LA PUB, UNE SURCHAUFFE PLANETAIRE
Depuis l’antiquité, la publicité fait partie de nos vies. A partir d’images, fresques, statue voire monuments, on a d’abord vanté les qualités d’hommes souvent illustres. Puis avec la révolution industrielle est née la réclame pour mettre en valeur non plus des personnes mais des objets de consommation. Au fil des progrès technologiques on est passé de l’affiche aux encarts des journaux puis aux panneaux publicitaires, avec comme nouveau support, le cinéma, la radio puis la télévision et maintenant les internets.
LES VILLES, DES AFFICHES PERMANENTES
Tous et toutes ont pu constater une floraison de panneaux publicitaires lumineux dans nos villes, même moyennes. Le DOOH, Digital-Out-Of-Home, ou publicité extérieure sur écran numérique, envahit nos rues et celles du monde entier remplaçant peu à peu l’éclairage traditionnel de ce type d’affichage.
En France, où l’on compte environ 55000 écrans lumineux, on a pu mesurer qu’ils consommaient en moyenne 2000kWh par an, en gros le nombre de kilowatt-heure qu’utilise un foyer avec un enfant. Ce qui peut paraître assez peu au vu de la consommation générale. Certes, mais il ne faut oublier aussi la détérioration des paysages ou des monuments causée par ces installations ainsi que les dommages infligés à la biodiversité. De plus comme toute manifestation publicitaire quelle qu’elle soit, ces panneaux invitent à consommer ou désirer davantage.
DES ECRANS COLONISES
Bannières publicitaires, écran gelé par la publicité, réseaux sociaux infestés, moteurs de recherche traçant les intentions des internautes, médias numériques, mails, sms… tous nos smartphones subissent un envahissement généralisé. En effet 36 % de la publicité se manifeste désormais sur le Net. Le numérique utilise 10 à 15 % de l’électricité mondiale, soit la production de 100 réacteurs nucléaires. Bien sûr , toute cette énergie ne set pas qu’ à la diffusion de la publicité. Mais les data center, si chers aux moteurs de recherche pour la collecte des données, représentent quant à eux près de 4% de la consommation.
DES CERVEAUX MANIPULES
Même si certains d’entre nous ne sont pas très réceptifs aux messages publicitaires, ceux-ci peuvent être mémorisés de façon inconsciente et ce d’autant plus quand ils reposent sur des images. Les couleurs, les sons et musiques, les récits, les émotions , le rire , la répétition, tout concourt à nous influencer sans qu’on en ait vraiment conscience. Tout ceci est évidemment très complexe et l’industrie publicitaire a depuis bien longtemps utilisé les neurosciences pour peser sur les décisions des consommateurs et créer une insatisfaction organisée.
Ainsi après avoir fait connaître le produit, l’objectif principal est de faire naître l’envie, le désir pour passer à l’acte d’achat. Et de ce fait contribuer un peu plus au pillage des ressources de notre planète et à la dégradation de l’environnement et de la biodiversité. Publicité et sobriété semblent donc peu compatibles.
Ce qui a fait dire à Valérie Masson- Delmotte, coprésidente du groupe 1 du GIEC, que la première mesure à prendre pour le climat serait d’interdire la publicité.
NB : Petit article de reprise , un peu mou de la plume, par un cerveau moins manipulé que fatigué.