QUI AIME BIEN CHATIE BIEN
Yves Milla, un ancien major de la police des frontières, a fait sienne cette devise. En première instance au Tribunal Correctionnel de Thionville en juillet 2023, c'était lui qui avait fait l'objet d' un" châtiment ", car condamné à dix-huit mois de prison avec sursis probatoire et retrait de l 'autorité parentale pour violence envers ses enfants et son ex-femme. Mais l'ancien policier ne s'en est pas tenu là et a saisi la Cour d'Appel de Metz. Les magistrats l'ont alors relaxé avec un arrêt précisant qu'un droit de correction est reconnu aux parents, en l'occurrence ici au père. Tirer les cheveux de ses deux fils, les gifler, les plaquer au mur n'est en rien traumatisant ou humiliant pour eux. Ah, s'il les avait fait manger au sol ou leur avait donné des coups de cravache, la justice aurait pu reconsidérer la question! Mais que nenni! On avait pourtant cru comprendre que depuis 2019 le code civil précisait que l'autorité parentale devait s'exercer sans violence physique ni psychique et que la fessée était également interdite.
Peut-être est-ce le tableau du Christ en croix qui ornait encore il n'y a pas si longtemps les murs de la Cour d'assises du tribunal qui a imprégné de trop de justice divine des esprits punitifs ? Ou bien sont-ce des relents pétainistes revenus en force qui légitimeraient ces violences éducatives car il faut bien mater les enfants, n'est-ce pas ? Doté d'une personnalité "forte et entière", Yves M. pourra donc l'exprimer pleinement et user de son droit de correction sur son ex-femme, représailles qu'elle redoute par ailleurs.
Heureusement, trois pourvois en cassation ont été déposés, par le Parquet Général, par l'avocat des enfants et celui de leur mère.