Présidente du Conseil Italien depuis le 22 octobre 2022, Giorgia Meloni a donné un avant goût de ce que peut faire un gouvernement d'extrême droite dans un des pays fondateurs de l'Union Européenne. Certes, au pouvoir, elle a un peu infléchi sa position sur l'immigration clandestine. Certes elle se montre une partenaire sérieuse de l'UE et a mis de côté ses propos louangeurs vis à vis de Poutine, allant même jusqu'à réclamer des sanctions fortes pour la Russie et affichant un soutien actif à l'Ukraine.
Cependant tout ne s'annonce pas aussi lisse dans sa gouvernance.
Pour l'instant, ce n'est qu'un projet inquiétant pour les journalistes et l'opposition. Un sénateur du parti de la présidente propose de punir la diffamation de quatre ans et demi de prison. Cela tombe à pic pour Giorgia Meloni qui a obtenu la tenue d'un procès contre Luciano Canfora, historien qui l'avait qualifiée de " néonazie dans l'âme ". Déjà Roberto Saviano avait été attaqué en justice pour avoir critiqué ses positions anti-immigration. Plus récemment le monologue de l' écrivain Antonio Scurati sur l'antifascisme, prévu dans une émission de la RAI, a été annulé.
Sa gouvernance à coups de décrets- lois se nourrit de projets anti- féministes en particulier au niveau de l'IVG. Un amendement de Fratelli d'Italia, le parti de Geogia Meloni, donne la possibilité aux anti-IVG de pénétrer à l'intérieur des cliniques qui délivrent aux femmes le certificat médical nécessaire pour bénéficier d'une interruption de grossesse. Dans la rue , des panneaux publicitaires affichent le slogan: " 9 biologistes sur 10 me reconnaissent comme un être humain. Et toi ? " Le foetus s'est vu attribuer une personnalité juridique et si la femme ne veut pas accepter son rôle de mère de famille, on va lui faire écouter le coeur de l'embryon avant de lui rendre, si possible, l'intervention très pénible.
Toujours en conformité avec son idéal de la famille chrétienne et traditionnelle, la Présidente a dénoncé le lobby LGBT accusé de promouvoir la théorie de genre et interdit aux autorités locales d'enregistrer à l'état civil les enfants de couples gays et lesbiens, leur déniant ainsi une vie officielle.
Première femme nommée présidente du Conseil italien Gorgia Meloni aurait pu devenir une image de la modernité. Hélas, elle n'a pas oublié sa famille d'origine et les " valeurs " de la flamme tricolore ( rappelons ici qu'elle n'a jamais réagi aux diverses marches et commémorations fachistes dont la dernière à Milan ).