LE RURAL ET LE CITADIN
En ce jour, le Rat de ville Invita le Rat des champs D’une façon fort civile A des débats enrichissants. Au café de Paris Voilà la discussion sur le tapis. L’un soutient un loup de Sibérie L’autre une gosse brebis. L’échange de vue d’abord honnête, Comme entre deux copains Se poursuit avec une prise de tête Jusqu’à presque en venir aux mains. Le Rat des champs tout d’un coup fort brutal Fervent supporter de la grosse brebis A notre citadin met une mandale Pour ,dit-il, humiliation subie Suite aux propos du loup de Sibérie. “ Même si je ne voulais pas vous nuire, Il me faudra toujours compter pour mieux vivre sur le loto. Alors pour moi, impossible d’élire Ceux qui ont une vie de château. Assez de règne ploutocratique, Et plus jamais de roi. -Vous oubliez l’amour de la chose publique La modernité et le respect des lois. -Nous devons rompre, Dit le rural, ou nous abstenir. “ Ce ne sera pas facile de le reconquérir Et de gommer son amour- propre, Pense notre citadin, tout chafouin A l’idée que son loup de Sibérie Fut ainsi éconduit. Mais comme chacun le sait, Plus brillant que la brebis , Le loup sortit vainqueur de leur rivalité Et mit fin à tout cet embrouillamini.