LE GRAND REMPLACEMENT
Elles ont réussi à passer nos frontières malgré tous les contrôles. Clandestines, elles se sont cachées parmi valises, caisses, colis et autres bagages et n'ont pas craint de prendre bateau, train ,bus, voire avion pour nous envahir, années après années. Ont-elles été attirées par la qualité de nos hébergements, nos températures en principe modérées ( elles n'aiment ni le grand froid ni les grosses chaleurs ), par notre système social et ses prestations ou même par notre exception culturelle en matière de cinéma, puisqu'elles hantent nos salles obscures? Ou Ont-elles encore été alléchées par la gastronomie française? Comme nous sommes réputés pour bien manger, elles en ont déduit qu'elles mangeraient bien elles aussi en s'invitant dans nos foyers.
Question nourriture, elles sont dans la retenue, puisqu'elles se contentent d'un repas sanguin de 3 à 15 minutes, tous les trois voire quinze jours, attirées par notre dioxyde de carbone de qualité. Question libido, c'est la folie. Ces charmants hôtes ont une sexualité débridée et passent leur temps à copuler. Le mâle ne pense qu'à transpercer la carapace de la femelle de son pénis perforateur et ce 200 fois par jour. De quoi rendre jaloux Monsieur! Et pour ces dames de lancer un #MeToo Punaise. Ces dames se retrouvent, du fait de ces multiples perforations, avec de petits trous sur le dos formant des vagins secondaires ,ce qui leur permet de pondre de 200à 500 oeufs dans leur vie. Et ainsi on atteint vite , dans nos lits, un stade d'infestation, ce qui engendre un maximum de piqûres de la part de celles qui se plaisent à se nourrir "sur notre dos" et plus si affinité. Et nous voilà obligés de quitter notre couche et de les laisser nous y remplacer...
Trêve d'ironie piquante. Car les dégâts psychologiques et même physiques peuvent être graves et la fréquentation du Cimex Lectularius n'est à souhaiter à personne. Et ce d'autant plus qu'il est difficile de le repérer, vu qu'il se faufile partout, et de l'éradiquer au vu de la mise en place des traitements et de leur coût. Le gouvernement a donc été sommé d'agir et de définir un plan d'urgence actualisé après deux plans inopérants pour définir la situation comme un problème de santé publique, avec une prise en charge psychologique et du coût des traitements pour les personnes en difficulté. Mais le combat n'est pas gagné ...