LA RUE,IMAGE DE NOS VIES

L a rue au Moyen Age n' était pas encore un lieu de communication mais plutôt un espace permettant d'accéder à des habitations privées. Mais peu à peu, le commerce,  les déplacements, le développement des moyens de locomotion ont contribué à l'élargissement des chaussées pour en faire ce lieu d'utilisation quotidienne et de circulation mixte que nous connaissons aujourd'hui.

Traverser la rue pour trouver du travail

D'abord, ce n'est pas si facile que cela de traverser la rue hormis dans les rues piétonnes. Car, sur le bitume, ça roule en tout sens. Vélos, voitures, taxis, bus et autres engins qui, n'y trouvant parfois pas leur place, roulent également sur les trottoirs où s'affrontent trottinettes, gyroskates, gyropodes ou gyroroues et malheureux piétons bien trop lents. Difficile donc de se frayer un chemin même sur le trottoir. Royaume de l'incivilité,  surtout dans les grandes villes, les rues peuvent s'avérer donc délicates à franchir pour arriver sur l'autre bord ,sinon en bon état psychologique, du moins en bon état physique. Et, plus sérieusement, quel travail trouver de l'autre côté ? Ce sont souvent des métiers de première ligne, serveurs, vendeurs, cuisiniers,  qu'offrent les commerces qui bordent nos rues. Non que ce soient des métiers honteux mais ils sont malheureusement trop souvent pénibles et mal rémunérés. Alors traverser la rue, image de notre mal-vivre ensemble, est-ce que ça en vaut le coup ?
 

La démocratie, ce n’est pas la rue

La rue est souvent le symbole de l'expression du peuple qui s'y retrouve pour des manifestations de mécontentement ou de rejet, comme on le vit en ce moment et comme l'ont vécu nombre de générations précédentes. Certes la démocratie ce n'est pas la rue, mais la rue étant un bien commun, elle est un des lieux où peut s'exprimer ce système politique, à l'instar du Parlement ou de l'Elysée. Les rassemblements actuels qui ont lieu entre des élections font quand même entendre la voix du peuple français et la rue offre bien une image de notre démocratie, quoi qu'en disent certains.
Elle peut être aussi un endroit où le peuple exprime sa joie à l'occasion de grandes fêtes ou de la célébration de certains événements, comme la victoire en 1998 de l'équipe de France de football qui a donné lieu à un rassemblement de 1,5 millions de personnes sur les Champs Elysées.

La rue, image du lien social ou de l’exclusion ?

 
La rue peut aussi être idéalement le lieu des rencontres possibles, au delà de l'idée de genre, d'origine, de génération ou de classes sociales. A travers terrasses de bar, bancs, mobilier urbain, ou petit square, la rue permet une mixité sociale, mais là encore plus théorique que réelle.
En fait les rues proposent plutôt une photo en négatif de nos inégalités. Elles sont en effet  inégalement pourvues en commerces, en types de magasins, en équipement urbain ou en végétalisation, suivant les quartiers qu'elles desservent. L'architecture elle- même, imposante ou sans caractère, joue un rôle de marqueur des différences sociales. 
La rue met aussi en exergue les fragilité de nos sociétés à travers ses exclus. Etre à la rue n'est pas une vaine expression. SDF, immigrés, jeunes sans emploi, vieillards solitaires, drogués, tous se côtoient dans la rue à un moment de leur vie, mettant à nu leurs blessures. Même pour les femmes, bien qu'elles ne fassent pas partie des fragiles de nos sociétés, la rue peut présenter un danger.

L’homme de la rue, et pourquoi pas la femme, désigne une personne banale évoquant la société dans laquelle elle vit. Mais la rue elle-même a aussi cette capacité à nous décrire certains aspects de nos existences.
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