BISES REPETITA PLACENT

Il était une fois la bise

Commençons tout d’abord par un rapide historique de la bise. Au début était le baiser, pratique retrouvée dans la Bible et codifiée à l’époque romaine. A l’arrivée du christianisme, le baiser ,réservé aux hommes, est souvent perçu comme un code d’allégeance. A partir de la Renaissance, le baiser s’installe dans la sphère familiale ou amoureuse. Ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale et surtout Mai 68 que se généralise la pratique de la bise. La bise entre hommes est une habitude encore plus récente.

Uno,dos, tres,cuattro…

Cette pratique bien française, que l’on trouve aussi dans d’autres pays, latins ou africains, ou la Russie , reste un mystère pour les pays asiatiques , ceux du nord de l’Europe ou les Etats Unis. En effet les codes de ce moyen de communication ne sont pas toujours très clairs pour eux. D’abord quant au nombre de bises. Deux ? Dans la plupart des cas oui, et il est moins périlleux de rester dans la moyenne. Mais le Breton est moins généreux, avec une seule bise. Les Corses, eux, n’en sont pas avares qui en prodiguent parfois cinq, devant quatre dans les Pays de la Loire ou le Nord ou seulement trois dans des départements du Sud Est. Comme on le voit, même pour des français, si l’on ne veut pas commettre un impair, il est préférable de se balader avec Google Map ,spécial bises.

Une fois la bise venue, un nouveau problème apparut. Tout prêt du visage de l’autre, quelle joue cibler ? La droite, la gauche ? S’ensuit parfois un manège maladroit pour tomber pile au bon endroit. Mais suivant le message évangélique bien connu, il suffit ensuite de tendre l’autre joue.

A fond la bise

La bise politique, pas vraiment un choix.

Depuis les hautes sphères du pouvoir jusqu’aux cours de récréation, il se claque ou plutôt se claquaient des millions de bises journalières. Tant dans la famille, qu’entre amis, collègues ou ados, on embrasse à qui mieux mieux, jusqu’à parfois l’effet boule de billard où tout le monde embrasse tout le monde et parfois de parfaits inconnus. Ce qui est porteur de sens pour des ados qui signifient ainsi leur besoin de connaître l’autre, l’est beaucoup moins dans un groupe d’adultes où souvent on connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un que l’on ne connaît pas; et c’est parti pour une tournée de bises. Au bureau, on peut ressentir cette pratique comme un signe d’appartenance à un même groupe, ou comme très contraignante.

Quand la bise fut partie

Certains se trouvèrent bien démunis à l’arrivée de la pandémie. Comment remplacer alors ce signe d’affection ou d’égalité ? Plusieurs ont continué à pratiquer la bise covid sans se soucier des recommandations sanitaires et de la collectivité. D’autres ont opté pur la bise masquée, un moindre mal. Mais de nouvelles façons de montrer son amitié ou son affection sont nées avec le hug, la bise de coude ou de pied. Ceci montre bien, même si certains peuvent se sentir soulagés par la suppression de ce rituel obligatoire, qu’il est capital de garder un certain degré de proximité pour communiquer avec ceux que l’on aime ou apprécie. Et puis avec le Nouvel An la bise va se refaire une petite santé, malheureusement au vu de la situation sanitaire actuelle.

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