2 NOVEMBRE 2023: JOUR DES MORTS
Le judaïsme et l'islam, contrairement au catholicisme, n'ont pas de jour dédié à la fête des morts. Mais depuis le début de la guerre Israël Hamas, face au décompte macabre de ces avalanches de morts violentes, il n'est souvent plus possible, surtout aux Palestiniens, d'honorer les défunts de façon conforme aux rites habituels de ces deux religions.
BANDE DE GAZA
Le Hamas, par l'intermédiaire du Ministère de la Santé, affirme que plus de 9500 civils sont morts à Gaza sous les bombes de Tsahal, chiffres peu contestés dans l'ensemble. Les rites funéraires musulmans, comme les sept jours de lecture du Coran par exemple, sont devenus quasiment impossibles depuis le début de la guerre entre Israël et la Palestine, ajoutant à la douleur d'avoir perdu ses proches. De plus, les principaux cimetières sont, soit quasiment pleins, comme le cimetière des Martyrs, soit devenus inaccessibles du fait de l'état des routes. Les parents et amis, accompagnant leurs défunts enveloppés dans des linceuls blancs, sont obligés d'utiliser des tombes de fortune, délimitées par des blocs de béton, dans des zones incertaines, entre les maisons ou sur des terrains vagues.
ISRAEL
L'attaque sauvage perpétrée par le Hamas le 7 octobre a provoqué la mort de plus de 1400 civils. Laissant sur le terrain des corps suppliciés, des enfants exécutés, des cadavres entassés, ou des dépouilles sans tête, les terroristes ont semé l'horreur absolue. Bien sûr les inhumations n'ont pas été empêchées par le conflit, même s'il faut rappeler qu' un des rites funéraires judaïques exige une corps non amputé.
UKRAINE
La religion orthodoxe, quant à elle, honore ses morts en général le second lundi ou mardi de Pâques. Depuis le début de la guerre, 120000 russes et 70000 ukrainiens auraient été tués, dont plus de 10000 civils. Ces chiffres ne sont certes pas démontrés, d'autant plus que chaque camp garde le silence sur le nombre de soldats morts. L'armée russe, elle, annonce beaucoup de disparus, économisant ainsi les compensations financières pour les familles, qui par ailleurs ne pourront jamais se recueillir sur une tombe. Elle laisse même parfois les cadavres sur le lieu des combats. Dans le meilleur des cas, les corps sont ramenés deux à trois semaines après leur mort. Les défunts ukrainiens sont évidemment mieux traités. il n'en est pas moins vrai que les cimetières ukrainiens triplent souvent de volume comme à Lviv, à Dnipro avec le cimetière militaire Krasnopilske ou à Kharkiv avec des tombes à perte de vue.
Deux régions du monde, deux invasions, l'une motivée par des actes barbares terroristes, l'autre par la folie hégémonique d'un dirigeant . Une armée contre des civils, deux armées dans une guerre de tranchée, voilà de quoi alimenter encore longtemps les champs d'honneur ou de déshonneur parfois.