J.O urs de doute

 
 
Nous aurions pu être dans l'attente joyeuse d'un événement. Quand je dis nous, je généralise peut-être un peu à partir de mon calendrier personnel qui a longtemps fonctionné, entre autre, à l'aune des compétitions sportives. Ces marronniers, Roland Garros, Tour de France ou Jeux Olympiques ont rythmé mon quotidien télévisé pendant de longues années, héritage d' un grand-père, sportif ... sur canapé. Mais les six ou sept dernières années ont changé la donne.                     Le 13 septembre 2017, la ville de Paris obtenait de haute lutte ou presque, tous les autres candidats ayant jeté l'éponge et après un accord tacite avec la ville de Los Angeles, l'attribution des Jeux de 2024. Heureux temps où l'on occultait encore un peu tous les problèmes à venir.  Heureux temps où certains pouvaient attendre encore des moments de joie, de partage, de rassemblement, d'échanges pacifiques entre les nations.
 
 
Mais très vite les crises se sont brusquement accumulées, crise sanitaire, crise climatique, crise géopolitique, crise économique, parcourant un monde devenu plus inquiétant. Certes, elles ne venaient pas de nulle part, et les germes étaient depuis déjà longtemps présents. Et puis se sont ajoutés les problèmes inhérents à ce genre de manifestation : coût global, coût écologique, transports, accessibilité des sites, logements, et surtout, le gros point noir, la sécurité. En particulier lors de la cérémonie d'ouverture, née d'un esprit légèrement mégalomane, extraordinaire si tout se passe bien, mais véritable talon d'Achille et vrai casse-tête pour l'organisation des forces de sécurité.
 
 
Et pour couronner le tout, se sont greffées de nouvelles inquiétudes nées de la situation nationale et internationale. Dans la sphère franco-française, ne sont pas exclus les risques de grève, les risques de manifestation, de violence avec des black bloc ou diverses bandes voulant profiter de cette occasion unique. Quant à l'international,  les inquiétudes sont encore plus nombreuses et plus complexes puisque liées aux évolutions des différents conflits. Les russes pourront-ils participer ? On ne le sait pas encore mais dans l'affirmative, qu'en sera-t-il des relations des athlètes russes avec les athlètes ukrainiens, américains, voire européens ? Qu'en sera-t-il des relations entre les athlètes israéliens et les athlètes iraniens et ceux des pays arabes ? Même si l'esprit olympique peut encore souffler, les risques d'affrontement  existent, lors des sports collectifs en particulier. Et puis l'antisémitisme qui se propage dans beaucoup de pays permettra-t-il la sérénité nécessaire aux compétiteurs israéliens. On ne peut que se souvenir de l'attentat de 1972 aux Jeux Olympiques de Munich qui avait causé la mort de 17 personnes. Et ce risque d'attentat est à prendre aussi très au sérieux. Mais arrêtons là ces visions quasi apocalyptiques.
 
On peut souhaiter que les athlètes, qui consacrent une grande partie de leur vie à leur sport, ne seront pas trop perturbés par tout ce qui se passe dans notre monde et saurant respecter une trêve salutaire. L'image de notre pays est engagée et même si l'on n'a que faire de ces jeux à Paris, il serait certainement préjudiciable pour nous tous qu'ils ne passent pas bien. Cependant l'évolution de la situation internationale dans les six mois à venir en donnera probablement le la.
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