A chaque mois suffit son indignation. Celle d'octobre concerne le traitement proposé par Giorgia Meloni pour gérer les flux migratoires sur le territoire italien. Sa proposition de les externaliser dans des centres en Albanie n'étonnera personne, comme le soutien de pays européens tels que la Hongrie, l'Autriche ou la Pologne. Que la Grèce, les Pays Bas et le Danemark, au vu des dernières élections, leur emboitent le pas, c'est déjà plus problématique. Que Bruno Retailleau négocie des accords avec l'Irak, le Kazakhstan ou l'Egypte pour y renvoyer des migrants étrangers est assez affligeant de la part du pays des droits de l'homme. Mais qu'Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, regarde avec bienveillance ce projet qui " respecte l'esprit européen" est plus que désolant. Certes l'Europe se droitise à grande vitesse, en se cristallisant en particulier sur le problème de l'immigration. Certes la Turquie qui gère des centres d'accueil financés par l'UE a déjà reçu plusieurs milliards d'euros pour tenir le problème à distance. Certes l'immigration pose problème dans beaucoup de territoires, surtout dans nos nations en perte de vitesse économique et sociale. Certes des questions de sécurité peuvent se poser, mais certainement bien moindres qu'avec nos purs natifs.
Alors avons-nous donc perdu toute notion d'humanité envers ces êtres qui ont tout quitté et sont venus dans notre continent au péril de leur vie pour ramasser nos ordures , laver, nettoyer, cuisiner... même dans l'illégalité . N'avons- nous vraiment que ces prisons à leur offrir, sans aucun projet de vie ni avenir ? De quoi se sont-ils donc rendus coupables ?