SPORTIVES A VOS “ CLICHES “

Juliette Labous.

Selma Bachar

Laure Touyé.

Petite question pour commencer. Qu’ont en commun Juliette Labous, Selma Bachar et Laure Touyé ? Facile à trouver. Ce sont des femmes et d’après les photos, des femmes sportives de haut niveau. Mais encore ? Là, j’avoue que la réponse va être un peu tirée par les cheveux.

Faisons un petit retour en arrière. Du 24 au 31 juillet a eu lieu le Tour de France Femmes dont vous avez peut-être entendu parler à défaut de le suivre dans sa diffusion sur France 2. Depuis plus de vingt ans, cette épreuve avait quitté les écrans et les routes françaises. Alors bienvenu, non pas à la grande boucle, mais à son retour même s’il reste encore modeste avec ses huit étapes dans l’est de la France. Il faut rappeler ici que, dans les années 80, ces dames couraient en lever de rideau des étapes masculines, sur un parcours assez similaire. Mais le propos n’est pas là.

Cette épreuve a été un franc succès au vu de la présence des supporters sur les routes et des audiences télévisées montrant pour ce sport, comme pour d’autres, une évolution très positive dans l’appréciation de pratiques sportives traditionnellement réservées aux hommes . Pour en revenir au cyclisme, il n’y a pas si longtemps où un certain Marc Madiot, encore manager à l’heure actuelle, trouvait laides les femmes sur un vélo, à quoi Jeannie Longo lui avait répliqué que lui non plus n’était pas plus beau.

Comme lui, beaucoup ont considéré que les femmes pratiquant à haut niveau des sports dits masculins, rugby, football, cyclisme et autres, quand elles pouvaient les pratiquer, manquaient de féminité. Féminité mise à l’honneur par ailleurs en patinage ou gymnastique dans des commentaires masculins à la limite du machisme.

Mais ces allégations appartiennent désormais fort heureusement au passé. Sous des tenues très proches de celles des hommes, du moins pour les trois sports évoqués précédemment, on retrouve dorénavant très souvent ,sous les casques, dans les stades, des sportives aux attributs typiquement féminins. ET de là la question de départ. Elles ont en commun… De longs cheveux la plupart du temps blonds, mais aussi pour beaucoup de sportives des mains aux ongles peints et des yeux maquillés. Certes nos athlètes sont à l’image des jeunes femmes d’aujourd’hui et ont le droit de l’être. Mais on peut se demander si par ces stéréotypes de féminité, elles ne répondent pas inconsciemment à l’image féminine qu’elles sont censées avoir aux yeux d’un public masculin, voire féminin. Comme si quelque part elles se devaient d’être un plaisir pour les yeux, cédant à une uniformité politiquement correcte . Alors que les sportifs masculins présentent plus de diversité dans leur image, même s’ils prennent également soin de leur virilité. Peut-être que les athlètes, encore très jeunes des nouveaux sports extrêmes et alternatifs, sauront sortir de ces clichés, imaginés par des hommes et assimilés par les femmes, sur la soi-disant féminité. Mais l’empreinte sociologique n’est pas prête de s’effacer et le mythe de la chevelure et autres a encore de beaux jours devant lui.


Précédent
Précédent

C VRAIMENT CRAME

Suivant
Suivant

NUCLEAIRE QUAND TU NOUS LÂCHES