L’HOMME, UN ANIMAL COMME LES AUTRES ?
La pensée antispéciste, née dans les années 70 et souvent en premier plan en ce moment, met en avant l’idée que l’homme est un animal comme les autres, à quoi s’oppose, de l’autre côté du spectre, la pensée religieuse qui fait de l’homme une créature divine. Au cours des siècles, de nombreux philosophes se sont interrogés sur ce qui est le propre de l’homme, depuis Aristote en passant par Descartes, Kant et Rousseau. N’étant en aucun cas philosophe, je me bornerai ici à émettre, à travers les interventions d’Homo Sapiens qui se fait mon interprète, quelques idées qui me viennent sur cette affirmation presque “ wokiste “ qui m’irrite un peu. Je précise que sur certains thèmes, comme on peut le constater dans divers écrits, je peux parfois, moi aussi être “ woke “.
L’homme, un animal parmi tant d’autres.
J' appartiens à la branche terminale de l'arbre du vivant et je dois donc être étudié comme tel. Car je partage mon génome avec d'autres animaux comme le chat à 90%, la souris à 85%, les limaces à 70%, les mouches à 61% et même les ... bananes à 60%( mais là est un autre débat). Avec les autres vivants, j'ai également en commun la capacité de me reproduire, de percevoir le monde qui m'entoure, de me déplacer, de me nourrir, de souffrir voire de me comporter de manière grégaire ou agressive. Mon fonctionnement biologique est semblable à celui d'autres animaux. Je connais comme eux, la faim, la soif, le sommeil, le désir sexuel, la reproduction ou la douleur. On pourrait donc en conclure que je suis bien une espèce animale parmi d'autres même si je ne reconnais pas toujours les miens dans certains de ses représentants, je pense à l'instant au cafard ( ça me le donnerait presque ).
L’homme un animal exceptionnel
A tout bien réfléchir, et ce mot est important, je me sens quelque peu différent. D'abord comme certains le prétendent, je ne descends pas du singe; nous avons simplement des ancêtres communs. Et puis j'ai un gros cerveau proportionnellement à la taille de mon cops particulièrement pourvu en neurones et synapses, avec un cortex cérébral impressionnant, bien distinct des primates.
Ensuite, j'utilise un langage complexe qui me permet de communiquer finement, de conceptualiser mes pensées et d'énoncer des récits et des valeurs universelles, à travers les religions, les philosophies ou les lois.
Ma capacité de créer, de produire des récits, d’avoir des activités intellectuelles sophistiquées, de m’inscrire dans une histoire et d’anticiper l’avenir, de transformer sans cesse le monde qui m’entoure, mais aussi de me poser des questions existentielles ou morales fait que je suis un “animal “ pas tout à fait comme les autres. Et même ma puissance prédative et destructive exceptionnelle m’éloigne là encore du monde animal. Je suis donc agacé par cette indistinction entre les espèces vivantes. Je trouve même inquiétant de ne pas comprendre la frontière qui sépare les humains des autres espèces. Et que répondraient les antispécistes à la question chiasmatique suivant : L’animal est-il un humain comme les autres?
Pour autant, je refuse l’idée de hiérarchie qui me permettrait d’exploiter les animaux et je pense que nous avons des devoirs envers eux pour essayer de préserver leur dignité et leurs conditions de vie, en particulier pour les animaux domestiques.