ECOLO, BOBO ?

En ce début février, les écolos ont bobo à leur écologie. Avec la crise agricole en France, le gouvernement a été amené à mettre en pause le plan Ecophyto, déjà très ralenti, avec l'idée de réduire ou d'interdire les produits phytosanitaires, les pesticides donc, que s'il existe d'autres solutions.                                                                                                                                                                               On peut aussi s'inquiéter de la dérogation d'un an accordée pour la réimplantation des prairies face à l'obligation qui existait, pour toucher les aides de la PAC, de laisser au moins 4% des terres cultivables en jachère.                                                                                                          L'office français de la biodiversité critiqué par de nombreux agriculteurs et même victime d'attaques violentes se voit menacé d'une mise sous tutelle des préfets. Cette police de l'environnement qui est chargée de contrôler l'usage de l'eau, des pesticides, de l'arrachage des haies est devenue le bouc émissaire de la FNSEA. Le gouvernement se servirait-il  de l'écologie pour détourner la colère des agriculteurs, laissés depuis longtemps dans une situation économique et morale désastreuse.   En combattant les normes environnementales et défendant l'agro-industrie, les agriculteurs ne se trompent-ils pas de cible ? Il est en effet surprenant qu'ils soient aller déverser du fumier devant un magasin Biocoop de Chateaurenard au lieu de bloquer des chaînes logistiques de la grande distribution, voire quelques hypermarché, quand l'on sait que leur centrales d'achat ne se trouvent pas en France.                                                                                                                   
Il est évident que nos agriculteurs qui nous fournissent une nourriture saine bactériologiquement et souvent de qualité sont en souffrance économiquement. Mais ils pâtissent aussi parfois d'une image dégradée, celle de pollueurs et de destructeur de la biodiversité. Vouloir ne pas s'engager dans la préservation de la terre, de ses espèces n'est peut-être pas pour eux une solution pérenne. Si les agriculteurs en conventionnel avaient des revenus plus élevés, ils pourraient certainement être moins soucieux de leur rentabilité et consacrer plus de temps à la qualité de leur produits et de l'environnement, comme le font les agriculteurs en bio, sans pour autant vivre de façon satisfaisante. 
 
 
Mais l'écolo peut aussi passer pour un bobo, souvent urbain, loin des problèmes  de la France profonde. Voiture électrique, nourriture bio ou solidaire, végétarisme, habitat éco-responsable, la liste est écologiquement parlant exemplaire.                                                                           Mais de nombreux français, même s'ils consentent des efforts dans certains domaines, ne sont pas prêts pour diverses raisons à en faire d'avantage. Raisons financières évidentes. La voiture électrique, la rénovation énergétique, la nourriture bio, tout cela coûte trop cher, malgré les aides de l'Etat. Si en plus se rajoutent des taxes environnementales, des incitations comportementales trop serinées, ou la création de ZFE, zones à faible émission, l'adhésion risque d'être au mieux déficiente, au pire se transformer en opposition.  L'idée populiste qu' " ll faut arrêter d'emmerder les français avec l'écologie " pourrait se répandre plus vite qu'on ne le croit avec des dérives droitières dans beaucoup de pays, dont la France. Les mesures concédées aux agriculteurs pourraient aussi disqualifier la notion d'effort qui échapperait à certaines catégories de la population. 
Les écologistes se retrouvent donc dans une position très délicate. Une écologie populaire et solidaire oblige certainement à lâcher du lest, ce que certains jeunes militants adeptes de la sobriété ne sont pas enclins à faire. Et une grande question demeure, sans réponse : cela serait-il suffisant ?
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