BAS LES MASQUES

Depuis le 14 mars, beaucoup de gens ont laissé tomber le masque avec bonheur. Le bonheur de pouvoir respirer, de prendre le soleil ou la pluie. Le bonheur de voir les visages , les sourires , l’expression des émotions et de la voix. Celui de pouvoir découvrir pour un enseignant, ses élèves et pour ceux-ci, leur professeur. Celui de mieux se reconnaître, en somme de partager sa part d’humanité. Quant à ceux qui ont poussé des cris d’orfraie à l’obligation du port du masque au nom du manque de liberté, leur indécence ne devrait pas leur donner voix au chapitre.

Mais au vu de l’augmentation des contaminations et la hausse, même légère, des hospitalisations, certains se demandent si la décision n’était pas trop précipitée. La Chine, elle, à l’opposé de notre pratique, continue à essayer d’appliquer la politique du “ zéro Covid “.

Et puis ce masque, il n’avait pas que des inconvénients…

Pour vivre heureux vivons masqués

Masque, probablement un des mots les plus prononcés et écrits dans le monde depuis plus de deux ans.

Nul ne conteste, à part quelques complotistes, son utilité dans la sphère publique pour se protéger du virus et de sa contagiosité. Au Japon il est porté depuis longtemps une bonne partie de l’année, comme protection contre les virus mais aussi la pollution et les allergies. La volonté de ne pas causer d’ennuis à son entourage et de coopérer à la sécurité sanitaire de tous n’a fait que se renforcer avec l’arrivée du covid. En Chine la tradition du masque prophylactique date de la peste mandchoue de 1910. Et même si le port du masque a pu rendre plus difficile l’identification faciale, celui-ci est redevenu rapidement obligatoire dans certaines régions chinoises exposées au covid. Et puis le “ génie “ chinois d’une entreprise a contourné le problème en utilisant des capteurs de température pour repérer les visages et ajuster son modèle de reconnaissance.

Mais revenons à nos visages européens. Cacher des boutons, des rides naissantes ou profondes, un nez disgracieux, ou une bouche amère, tout en laissant aux yeux le rôle de jouer le miroir de l’âme suivant la métaphore bien connue, pas si mal pour certains peut-être. Eviter la corvée du maquillage et moins futile, limiter les interactions sociales, pratique quand on est de mauvais poil, ou encore préserver son anonymat, commode dans certaines manifestations… Et c’est sans compter sur la mauvaise surprise que peut causer la levée du masque. ( heureusement il y a aussi la bonne, surprise ).

Plus grave cependant, le syndrome du visage vide, la fin du port du masque faisant naître un manque et une angoisse à l’idée de devoir à nouveau exposer son visage, source de complexes pour les adolescents ou de peur pour les hypocondriaques.

Le masque, un accessoire de mode

Un arc- en- ciel et plus.

Des créations pour plus de coquetterie.

Pour sortir de son image médicale, le masque a pris des couleurs, rouge pourpre, bleu denim, rose framboise, orange sunset, tout une palette digne des plus grands peintres. Devenant une pièce de vêtement à part entière, il s’accorde avec la tenue de celui qui le porte comme le propose la créatrice francilienne Anne Elisabeth. “ Le masque peut être un message de couleur comme un sourire “ déclare-t-elle, qui peut illustrer un aspect de le personnalité.

Le masque, enjeu économique?

Environ 129 milliards de masques sont produits par mois dans le monde dont 50% en Chine. Pour chaque pays le problème de l’indépendance de fabrication s’est vite posé . Chaque état européen a encouragé ses industriels à investir en particulier dans la production du meltblown, un matériau filtrant en textile non tissé, qui est entouré de deux couches de spunbond pour les masques chirurgicaux. Mais la fabrication du meltblown est un entreprise coûteuse car les machines utilisées sont très onéreuses. Une trentaine d’usines françaises se sont lancées dans cette production et beaucoup sont maintenant en difficulté compte tenu d’une surproduction, liée aux mesures gouvernementales face à la moindre dangerosité du virus, mais aussi du fait que les hôpitaux continuent souvent d’acheter en Chine au vu des tarifs plus bas. Un problème en suspens lié à l’évolution du virus donc.

Mais profitons tout de même de cette éclaircie sanitaire en espérant qu’elle devienne plus habituelle (? ) ce qui n’empêche pas chacun de rester citoyen et penser à l’intérêt général. Voeu pieux ? Mais cet écureuils nous donne l’exemple en mettant de côté, peut-être pour cet hiver… un masque.

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