ELECTION…SELECTION

Une élection française

L’élection présidentielle chez les Français est bien singulière. C’est le seul pays européen où le président est élu au suffrage universel depuis la décision de leur grand homme national, le général de Gaule en 1962. C’est aussi le seul pays où un président a autant de pouvoirs. Leurs voisins, Allemands ou Italiens, ont aussi un président mais élu par un collège électoral et dont la fonction est largement honorifique. D’autres pays se contentent d’un roi ou d’une reine, souvent très apprécié, mais là aussi aux pouvoirs très limités.

Le suffrage universel fait donc naître pléthore de candidatures. Cette année ce sont pour l’instant 25 candidats qui se sont proposés pour satisfaire les goûts et les couleurs de chaque citoyen. Mais après un passage obligatoire par le sésame des parrainages ( ou marrainages ) la liste va se réduire.

Les candidat(es) doivent se procurer 500 signatures issues des quelques 42000 élus habilités à le faire, et ce de manière équilibrée sur l’ensemble du territoire. Facile non?

Eh bien, pas du tout pour certains candidats. Car depuis le passage de François Hollande à l’Elysée, en 2016, le nom des parrains est devenu public, ce qui , au temps des bienveillants réseaux sociaux, leur promet des commentaires parfois salés.

Ensuite, ce sera au tour des citoyens Français de s’exprimer dans les urnes. Simple non? Eh bien pas vraiment. Parce que beaucoup d’entre eux se sont peu à peu désintéressés des scrutins. Voilà des gens bien étranges qui refusent de donner leur avis quand on le leur demande, alors que tant d’autres, dans divers pays, voudraient le donner quand on ne leur demande pas ! Ce qui rend , pour bien sûr d’autres raisons que je n‘évoquerai pas ici, l’élection de moins en moins universelle.

Mais avant le jour J, les candidats et leur équipe auront essayé de convaincre à travers tracts, affiches, débats dans les médias, meeting ( avec drapeau bleu, blanc, rouge obligatoire et mise en scène plus ou moins travaillée suivant les budgets ) ou forum en extérieur, leurs partisans (!) et les indécis. Et pourtant il flotte, à ce jour, un air un peu irréel et encore flou autour de cette campagne. Serait-ce des restes d’aérosols du covid qui ont laissé un peu engourdis les Français ?

Mais c’est sans compter sur les programmas pour les réveiller.


Demandez le programme !

les Français souhaitent évidemment que les services, santé, éducation ,justice, police fonctionnent mieux, que l’économie se porte bien et permette de dégager du pouvoir d’achat et de faire baisser le chômage .D’autres thématiques, l’écologie, l’égalité des chances, le bien être animal.. sont aussi au coeur des débats.

Les candidats vont bien sûr dans ce sens du toujours mieux en rajoutant pour certains une petite couche sur la sécurité et l’immigration. L’homo politicus se transforme en magicien et ce sera à celui qui offre le meilleur menu gastronomique avec des plats auxquels tous pourront goûter. Pour poursuivre la métaphore culinaire, le programme pommes de terre à l’eau et nouilles au beurre n’attirerait pas grand monde. En d’autres termes utilisés par un homme politique en d’autres temps “ du sang, du labeur, des larmes et de la sueur “ ne sont pas un projet très porteur. Nous n’en sommes heureusement pas encore là. Même si beaucoup de l’électeurs ont conscience de la difficulté voire de l’infaisabilité de certains programmes, ceux-ci peuvent faire naître des espoirs vite déçus et renforcer ce sentiment de l’inutilité des élus et de la validité de leur représentativité. Par ailleurs notre société a probablement besoin d’une transformation profonde et de raisons d’espérer. Certaines propositions, que nous espérons mûrement réfléchies, issues de ces programmes existent pour leur redonner confiance et foi en l’avenir.

Des préoccupations universelles ?

Tous les programmes traitent, et c’est normal de spécificités nationales. Mais parfois le monde entier vient frapper à notre porte.

Le Covid a franchi les différents murs érigés ici et là et s’est retrouvé sans papier en France et ailleurs.

Le changement climatique se révèle de plus en plus apatride.

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Des conflits se profilent dans un horizon pas si lointain et le bruit des bottes russes en Ukraine ou de futures bottes chinoises à Taïwan ne s’arrêtera peut-être pas à la ligne bleue des Vosges

Les migrants malgré les camps, les murs, ou tout autre obstacle, cherchent des lieux de refuge.

Pour en rajouter une couche, on peut penser au problème des énergies qui se raréfient et aux terres rares qui le deviennent de plus en plus. Au nombre croissant de migrants à la recherche d’un pays pour les accueillir. Au vieillissement de nos populations , source de difficultés à trouver de la main d’oeuvre, de difficultés pour financer le régime des retraites et offrir à nos anciens des conditions de vie décente.

On aurait pu attendre une vision plus universelle de la part de certains candidats. Malheureusement d’irréductibles gaulois résistent aux envahisseurs.

Ennemi numéro1 1 : migrants et immigrés. Proposition : restaurer un contrôle aux frontières, supprimer le droit du sol, durcir la possibilité d’être naturalisé.

Ennemi numéro 2 : l’Europe. Proposition : donner la primauté aux lois nationales sur les lois européennes.

Ennemi numéro 3 : l’énergie éolienne. Proposition :mettre fin à tout projet éolien. .Ces propositions, diversement rédigées, émanent de candidats possiblement présents au second tour ( les PPZ… )

Aux urnes citoyens

Malgré des propos un peu ironiques, je pense que la démocratie “ est le moins mauvais de tous les systèmes “ comme l’a déclaré un homme politique anglais. Pour permettre non pas de régler mais d’essayer d’affronter tous les défis de ce XXI ème siècle. On ne pourra y parvenir qu’avec des mandats d’ hommes politiques mais aussi avec d’autres structures encore à imaginer.

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